Vision prophétique de Daniel chapitre 7 : la deuxième bête (1re partie)

PersianBear« Et voici, un second animal était semblable à un ours, et se tenait sur un côté; il avait trois côtes dans la gueule entre les dents, et on lui disait: Lève-toi, mange beaucoup de chair. » (Daniel 7:5)

Récemment, j’avais trouvé une thèse protestante du 19e siècle (président de la thèse : le professeur Adolphe Monod) que j’ai lue et que j’ai vraiment appréciée. Le titre de cette thèse: « L’inspiration du livre de Daniel, prouvée par l’accomplissement des prophéties renfermées dans le chapitre VII » (pour le lire ou télécharger gratuitement: cliquez ici).  Je vais citer des paragraphes de cette thèse traitant de l’identité de la deuxième des 4 bêtes de la vision décrite dans le chapitre 7 du livre de Daniel:

« L’ours désigne cette seconde monarchie; dans la statue de Nébucadnetzar ce sont les bras et la poitrine d’argent qui en sont les emblèmes. L’ours, animal moins noble et moins courageux que le lion, mais plus vorace et plus sauvage que lui. La vaste puissance des Perses, la cruelle et féroce domination qui fut toujours l’apanage de leurs monarques, ne saurait être mieux caractérisée que par un ours qui mange beaucoup de chair. Les supplices usités parmi eux font horreur à ceux qui les lisent (1). Jamais royaume n’a été plus oppressif que celui des Mèdes et des Perses; ils ravageaient les nations; quand ils avaient vaincu un peuple, ils le transportaient dans leur pays et foulaient tout aux pieds. Au reste, l’histoire nous a laissé assez d’exemples de la cruauté de leurs souverains. Elle nous apprend que Tomyris, reine des Scythes, ayant fait couper la tète à Cyrus, la jeta dans un bassin plein de sang humain, en lui disant: Rassasie-toi du sang dont tu t’es montré si altéré (2). »

(1) Théodoret et Brisson, de Regno Persan, lib. II, pag. 325 et seq.

(2) Justin, liv. I; et Oros., liv. II.

« L’ours avait trois côtes dans la gueule entre ses dents, et se tenait sur un côté (3). Suivant quelques commentateurs ces trois côtes représentent les trois royaumes de Babylonie, de Lydie et d’Egypte, que les Perses soumirent et opprimèrent. D’autres, en s’appuyant sur un passage de Daniel, croient qu’elles désignent trois défenseurs du royaume des Perses, qui sont Cyrus, Cambyse et Darius fils d’Hystaspe (4). Mais notre opinion est que ces trois côtes lui sont données comme emblème de la réunion en un seul empire des trois royaumes de Perse , de Médie et d’Assyrie. Il se tenait sur un côté. Les commentateurs s’accordent à penser que cette position lui est donnée pour marquer que cet empire serait plus puissant d’un côté que d’un autre. L’histoire nous apprend, en effet, que cette monarchie, après avoir appartenu aux Mèdes, passa aux Perses, et qu’elle fut plus florissante sous ces derniers que sous les Mèdes (5). »

(3) Il y en a qui mettent trois rangs de dents dans sa gueule; d’autres trois crocs; et d’autres trois défenses. Quant à nous, nous avons mis trois côtes: ainsi le veut l’original.

(4) Daniel, xi, 12.

(5) L’empire des Mèdes commença à Déjocès , et finit à Cyaxare II. La réunion des deux empires en un seul commença à Cyrus, et finit à Darius-Codoman. Après la mort de Cyaxare, la suprématie resta aux Perses jusqu’au jour où les Grecs gouvernèrent cet empire.

carte_medie« Après la mort de Nébucadnetzar un grand nombre de provinces qu’il avait conquises secouèrent le joug, et se constituèrent en état indépendant; de ce nombre furent la province d’Elam, où habitait le peuple des Perses ou Elamites; et le pays des Mèdes, qui était plus au nord. A quatre cents lieues de Jérusalem, cinq ans après le jour où Daniel, à l’âge de 17 ans, debout devant le terrible conquérant Nébucabnetzar , lui racontait l’avenir dans son explication miraculeuse , naissait, dans les montagnes de Perse, un enfant qui, plus tard, devait être appelé le grand Cyrus, l’Elu de l’Eternel pour domiuer la terre, et pour dire à Jérusalem: « Sois rebâtie! et au temple: sois fondé! »

« Petit-fils du roi des Mèdes, Cyrus fut envoyé chez son grand-père pour achever son éducation. Devenu grand, il eut d’abord l’affection des Perses, qui étaient les concitoyens de son père; et puis des Mèdes, au milieu desquels il avait été élevé; et c’est ainsi qu’il devint, plus tard, le chef des Mèdes et des Perses, qui jusque là avaient fait deux nations. Allié avec son oncle Cyaxare, il mit sur pied une armée pour aller soumettre Babylone, qui était la seule ville de l’Orient qui leur résistât. A la prise de cette ville par Cyrus, finit l’empire d’Assyrie. Par là fut anéanti l’orgueil de cette ville superbe. »

« Tant que Cyaxare II régna, Cyrus partagea avec lui l’empire, quoiqu’il l’eût conquis par sa seule valeur. Mais à sa mort et à celle de Cambyse, Cyrus revêtit l’autorité souveraine, et réunit sous son sceptre l’empire des Perses et celui des Mèdes. A peine fut-il roi, que Dieu lui toucha le cœur envers les Israélites répandus à Babylone; alors s’accomplit ce que Dieu avait dit par la bouche d’Esaïe: « Je t’ai appelé par ton nom; je t’ai ceint de la ceinture des rois, afin qu’il soit connu qu’il n’y a pas d’autre Dieu que moi (1). » Cyrus rendit la première année de son règne remarquable par le célèbre édit qui permettait aux Juifs de retourner à Jérusalem (2). Zorobabel, fils de Salathiel, fut le conducteur de ce peuple. A Cyrus succédèrent Cambyse, Smerdis et Darius fils d’Hystaspe. Après eux régna Xerxès qui possédait de grandes richesses, et qui rassembla une armée très nombreuse composée de diverses nations, pour aller faire la conquête du royaume de Javan (3). Après avoir subjugué l’Egypte et d’autres contrées de l’Orient, il passa l’Hellespont pour se rendre en Grèce; battu aux Thermopyles, à Salamine, à Platée et à Mycale, les myriades de soldats conduits par Xerxès furent dissipés; son entreprise échoua, et la Grèce fut sauvée. »

(1 ) Esaïe, xlv.

(2) Esdras, i,1-7.

(3) Daniel, xi, 2. La Grèce s’appelait anciennement Ion ou Ionie, qui est en hébreu le même nom que Javan; elle était située à l’occident de la monarchie des Perses.

« Plus tard, sous le règne de Darius-Codoman (1), un roi puissant se leva, domina avec une grande puissance, et fit selon sa volonté (2). Alexandre-le-Grand anéantit le pouvoir des Perses, et s’empara de leur vaste empire. C’est ce qu’exprime Daniel d’une manière remarquable, lorsqu’il dit qu’un bouc d’entre les chèvres vint de l’Occident (3) contre un bélier (4) , qui heurtait des cornes contre l’Aquilon, le Midi et l’Orient. Sa marche était si rapide qu’il ne touchait pas à terre; il attaque le bélier avec fureur, brise ses deux cornes, le renverse; et quand il l’eut jeté à terre il le foula, et personne ne put le délivrer de sa puissance (5). Les Perses sont vaincus, et Alexandre assujettit leur empire. Dieu ôte le pouvoir aux Mèdo-Perses, et le donne aux Macédoniens. »

(1) Avant lui avaient régné Artaxerxès Longuemain, Xerxès II, Sogdien, Darius-Notus, Artaxerxès-Mnemon, Ochus et Arsès.

(2) Daniel, xi, 3.

(3) Le bouc est le roi de Javan, Daniel, viii, 21. Il est aussi le symbole des Macédoniens: ils s’appelèrent longtemps Egeadae, c’est-à-dire le peuple de la chèvre. La première capitale portait le nom d’Egeae, du [mot] grec [voulant dire] chèvre.

(4) Le bélier est le roi des Mèdes et des Perses, Daniel, viii, 20. Les Perses avaient adopté le bélier comme emblème de leur monarchie. Le diadème d’or de leurs rois affectait la forme d’une tète de bélier; et sur les colonnes des ruines de Persépolis, on voit encore sculptées des têtes de bélier à deux cornes d’inégale grandeur.

(5) Daniel, viii, 7.

Vision de Daniel chapitre 8: Le bouc grec (empire grec) attaque le bélier médo-perse (empire médo-perse)

Vision de Daniel chapitre 8: Le bouc grec (empire grec) attaque le bélier médo-perse (empire médo-perse)

Voir aussi :

Livres chrétiens

Vision prophétique de Daniel chapitre 7 : la première bête (1re partie)

Vision prophétique de Daniel chapitre 7 : la troisième bête (1re partie)

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