Vision prophétique de Daniel chapitre 7 : la troisième bête (1re partie)

GrecianLeopard« Après cela je regardai, et voici, un autre était semblable à un léopard, et avait sur le dos quatre ailes comme un oiseau; cet animal avait quatre têtes, et la domination lui fut donnée. » (Daniel 7:6)

Récemment, j’avais trouvé une thèse protestante du 19e siècle (président de la thèse : le professeur Adolphe Monod) que j’ai lue et que j’ai vraiment appréciée. Le titre de cette thèse: « L’inspiration du livre de Daniel, prouvée par l’accomplissement des prophéties renfermées dans le chapitre VII » (pour le lire ou télécharger gratuitement: cliquez ici).  Je vais citer des paragraphes de cette thèse traitant de l’identité de la troisième des 4 bêtes de la vision décrite dans le chapitre 7 du livre de Daniel:

« Le léopard avec quatre ailes d’oiseau est l’emblème de cette troisième monarchie. Dans la statue de Nébucabnetzar, ce sont le ventre et les hanches d’airain qui peignent cette monarchie conquise par le vaillant roi de Macédoine. Il serait difficile de trouver une image plus belle et plus juste qu’un léopard, pour exprimer la rapidité des conquêtes d’Alexandre, et en même temps son impétuosité et sa férocité dans ses mouvemens de guerre. Mais comme le léopard, avec toute son agilité, n’aurait donné qu’une idée très-imparfaite de ce que devait être ce grand conquérant, il a sur son dos quatre ailes d’oiseau. Et comme l’oiseau, par son vol rapide, parcourt, dans un très-court espace de temps, une grande étendue, ainsi Alexandre devait, dans très-peu de temps, parcourir et mettre sous son sceptre un grand nombre de nations. »

« Les exploits du fils de Philippe ont confirmé la prédiction de Daniel. Il monta sur le trône à l’âge de vingt et un ans. Fatiguées des insultes des Perses, les tribus Grecques oublièrent leurs querelles particulières, et, tout en faisant la paix entre elles, elles s’armèrent contre l’ennemi commun. Alexandre est chargé de l’expédition. « Prompt et impétueux dans ses résolutions », dit Rollin, « volant plutôt avec la rapidité d’un oiseau que marchant avec une armée chargée de tous les attirails de guerre; » (1) à la tête de trente mille hommes d’élite, la gloire de la Macédoine et de la Grèce, il commença sa course héroïque en s’avançant avec une rapidité extraordinaire contre les Perses. Rusé comme le léopard, plein de valeur et de hardiesse, il réussit dans toutes ses entreprises. La première victoire qu’il remporta, celle du passage du Granique, fut pour lui non-seulement le prélude de celles qu’il devait remporter dans la suite, mais elle servit à répandre la terreur parmi les peuples qu’il allait combattre. Sardes lui ouvre ses portes. Maître de l’Asie, de la Palestine et de l’Egypte, Alexandre s’avança vers l’Orient, mit à Arbelles l’armée de Darius en déroute, et se rendit maître des villes de Babylone et d’Echbatane. Après ces grands succès, tout plia devant lui ; et dans un très court espace de temps il fut dépositaire absolu de la vaste puissance des Perses. Après avoir harcelé, fatigué de toute manière le roi Darius, le fils de Philippe s’assit sur le trône qu’avaient occupé le grand Cyrus et Nébucadnetzar. Poussé par de nouveaux désirs, ses regards se portent vers l’Océan; il marche à la conquête de l’Inde, et range les habitants de ce pays sous son étendard. Nul de ses prédécesseurs n’avait porté aussi loin ses exploits, et surtout avec une si grande rapidité. Dans l’espace de moins de huit ans Alexandre fut de la Macédoine au Gange. »

(1) Rollin, tom. VI, page 286.

Étendue de l'empire d'Alexandre

Étendue de l’empire d’Alexandre

« Après avoir étendu sa domination, il éleva sur les débris des peuples vaincus un nouvel empire auquel rien ne pouvait résister; mais dès qu’il fut devenu puissant et qu’il se crut affermi, c’est alors que son royaume fut divisé. Content d’avoir contemplé l’Océan qui se déroulait à ses regards avides, il retourna à Babylone. Rentré dans cette grande cité, des ambassadeurs de presque toutes les parties du monde vinrent offrir des présents et rendre hommage au vainqueur de l’Asie, au conquérant du monde. Ivre de succès et comblé de gloire, Alexandre consacra la plus grande partie de son temps aux plaisirs et à son intempérance pour le vin. Ce héros invincible, à qui rien n’avait pu résister, et devant qui la terre étonnée se tenait en silence, fut retranché subitement à la fleur de son âge par la coupe d’Hercule ».

« Le léopard avait quatre têtes. Dès que la corne du bouc [voir Daniel chapitre 8] fut rompue, il s’en éleva quatre autres à sa place, vers les quatre vents des cieux (1). Voilà ce que nous dit Daniel. Voyons ce que l’histoire nous apprend à ce sujet. Quelle peinture plus exacte du partage des états d’Alexandre entre quatre de ses généraux qu’un léopard qui a quatre têtes. Après la mort du grand Macédonien tout se mit en mouvement pour lui donner un successeur. L’armée se réunit en conseil; et, après beaucoup de confusion et de disputes, d’un consentement unanime elle déclara qu’Aridée, frère bâtard d’Alexandre, serait roi, et Perdiccas gouverneur (2). Cette élection était toute humaine et contre la volonté de Dieu; car, dans ses décrets éternels, il avait décidé que le royaume d’Alexandre serait divisé, et ne passerait pas à sa race (3). Les généraux d’Alexandre prirent le gouvernement de l’empire, mais leur pouvoir ne fut point de longue durée; car le partage qui s’était fait n’était pas celui que Daniel avait prédit trois cents ans auparavant: aussi il ne fit qu’apparaître. La destinée de cette division fut semblable à l’éclair qui sillonne le ciel pendant qu’il est nuit, et s’évanouit dans les ténèbres aussitôt qu’il a été aperçu. Jusqu’au moment prédit par Daniel, les successeurs d’Alexandre ne furent que les instruments aveugles de Dieu; ils eurent beau délibérer, toutes leurs démarches ne servivirent qu’à accomplir ce que l’Eternel avait arrêté dans sa sagesse et sa puissance éternelles. »

(1) Daniel, viii, 8.

(2) Dans la même séance on décida que si Roxane, femme d’Alexandre, qui était enceinte de huit mois, accouchait d’un fils, il serait joint à Aridée. Au temps marqué, elle eut un fils qu’on nomma Alexandre. Mais lui et Aridée n’eurent de la royauté que l’ombre.

(3) Daniel, xi, 4.

« Tant que la famille d’Alexandre vécut, aucun des généraux ne prit le nom de roi. Ce ne fut qu’après vingt ans d’une guerre affreuse, et après que les restes de la famille royale eurent été exterminés, qu’eut lien le partage prédit par Daniel. A la place de la grande corne il en crût quatre autres qui s’étendirent vers les quatre vents des cieux. Ces quatre rois furent: Ptolémée, Séleucus, Cassandre et Lysimaque (1). Telles furent les trois premières monarchies [Babylonien, Médo-Perse, Grec]; elles gouvernèrent le monde pendant une période de 540 ans, c’est-à-dire, pour parler avec Daniel, pendant un temps et une saison (2). Mais comme l’aurore disparaît pour faire place au grand jour, ainsi s’évanouirent ces trois monarchies pour faire place à la quatrième: celle des Romains qui les recueillit et les engloutit dans son sein. »

(1) Le premier posséda le Midi, c’est-à-dire l’Egypte; le second l’Orient, c’est-à-dire la Syrie ; le troisième l’Occident, c’est-à-dire la Macédoine; et le quatrième le Nord, c’est-à-dire la Thrace.

(2) Daniel, vii, 12. Par un temps on entend 360 ans; et par une saison, la moitié d’un temps, c’est-à-dire 180 ans. Nébucadnetzar a commencé son règne 605 ans avant Jésus-Christ; et l’empire d’Alexandre a fini 65 ans avant Jésus-Christ: ce qui fait bien 540 ans ou le temps juste prédit par Daniel.

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Empire d’Alexandre divisé en 4 grandes parties des années après sa mort

Voir aussi:

Livres chrétiens

Vision prophétique de Daniel chapitre 7 : la première bête (1re partie)

Vision prophétique de Daniel chapitre 7 : la deuxième bête (1re partie)

Vision prophétique de Daniel chapitre 7 : la quatrième bête (1re partie)

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